La collégiale Notre-Dame des Anges

26 janvier 2017

Voici le lieu où nous nous rassemblons pour célébrer le Seigneur !

Une église Romane s’élevait au XIIe siècle à l’emplacement actuel de notre église. En 1222, elle fut érigée en collégiale (une église qui possède un chapitre de chanoines comme en témoignent les stalles encore présentes au choeur), par l’évêque de Cavaillon.
Étant tombée en ruine, on la reconstruisit en 1645 sous les ordres de l’architecte avignonnais François de Royer de la Valfrenière avec sa façade de style jésuite, et sans autre ornement qu’un cadran lunaire, un fronton triangulaire et une balustrade. On la fait visiter aux étudiants en architecture et aux étudiants en histoire de l’art pour son baroque provençal typique.
Le 29 mai 1672 Jean-Baptiste de Sade, évêque de Cavaillon, la consacre solennellement sous le nom de «  Notre Dame des Anges  » : on y compte au total deux cent vingt deux figures d’anges.

Le titre de « collégiale » lui vient du collège de chanoines, mené par le prévôt, qui y chantait l’office. Notez qu’il y a eu jjusqu’à cinq couvents à l’Isle sur la Sorgue.

En entrant, on est surpris par les dorures, mais rapidement le regard se porte sur le chœur tourné vers l’Orient (une église est «   orientée   »), où les statues en bois doré de Saint Laurent patron de la paroisse, saint Pierre, saint Paul, et saint Pancrace encadrent le tableau de l’assomption de Marie peint par Reynaud Levieux en 1630. 

L’orgue du côté Nord du chœur, œuvre de Charles Leroyer en 1648-1649, a été transformé dans le style Italien en 1825 par Menstasti. Il fait face à un faux orgue, placé en symétrie et d’apparence exactement semblable, souvenir de la Renaissance italienne et des cantorie qui se répondaient de part et d’autre du chœur. 

Plus en avant, la grille du chœur provient de l’ancienne synagogue, détruite en 1791 lorsque la Révolution française a annexé les états pontificaux, car n’oublions pas que l’Isle sur la Sorgue en a fait partie.
La nef forme un rectangle de 38 mètres sur 27 terminé par l’abside de 13 mètres de profondeur. On y découvre les onze chapelles où il fait bon poser le regard sur les tableaux : présentation de la vierge, adoration des mages, fuite en Égypte, songe de Joseph par Nicolas Mignard (1665)  ; l’ascension et les quatre docteurs de l’Église par Pierre Mignard  ; Notre Dame du Salut, œuvre de Grève en 1636…
Vingt deux statues allégoriques, œuvres de Pierre Péru, l’un des grands créateurs du baroque, sont collées aux tympans extérieurs des chapelles. Plus proche du chœur, la charité qui presse son sein pour en faire jaillir le lait et tend un ciboire de la main droite, fait face à la foi, tête casquée, poitrine découverte, sandales aux pieds, reins ceints. De chapelle en chapelle, on arrive à l’entrée avec la foi chrétienne munie d’une croix et d’un livre et à l’humilité dont l’attribut choisi par l’artiste est une balle suspendue en l’air.
En passant, on a pu se baisser sous la chaire monumentale qui date du XIIe siècle et lever les yeux sur le blason de la ville que l’architecte n’a pas oublié et qui rappelle que les membres de la communauté paroissiale sont aussi habitants de la ville.

P.S. si les enfants on envie de bouger, laissez-les compter les anges, trouver le blason de la ville et... reconnaître les saints : Marie, Joseph, Thérèse de Lisieux, Jeanne d’Arc, Jean-Marie Vianney, François, Ursule, Augustin, Louis de Toulouse, Bonaventure, Roch, Gens...